Commentaire de la Soûrate al-Fātiha
Sache, qu’Allah te guide dans son obéissance, et te protège, et soit ton Allié ici bas et dans l’au-delà : Que l’objectif de la prière, son âme et son noyau sont d’orienter son cœur vers Allah. Une prière sans la présence du Coeur est comme un corps sans âme en effet toute prière et commence par Soûrate al-Fātiha.
Allah a dit : « [4] Malheur donc, à ceux qui prient [5] tout en négligeant leur Prière » Sourate 107
La négligence dont parle ce verset fut interprétée comme étant la négligence de la prier en son heure, en la délaissant, et de même, la négligence de ses obligations, mais aussi : négliger la présence du cœur. Ceci nous est prouvé par le Hadîth rapporté par Mouslim, que le messager d’Allah Salla llahou ‘alayhi wa sallam a dit : « Voilà la prière de l’hypocrite ! Voilà la prière de l’hypocrite ! Voilà la prière de l’hypocrite ! Il épie le soleil jusqu’à ce qu’il soit entre les deux cornes de Satan, puis il se lève et prie rapidement, et n’évoque que très peu Allah. » Rapporté par Mouslim.
Ce Hadîth nous a décrit la négligence comme étant :
- Le délaissement de son heure, lorsqu’il dit « Il épie le soleil »
- La négligence de ses piliers, lorsqu’il dit « se lève et prie rapidement»
- La négligence du cœur lorsqu’il dit « et n’évoque que très peu Allah ».
Si tu peux comprendre ça, alors comprend juste une seule forme de prière :
la récitation de la Soûrate al-Fātiha
afin qu’Allah fasse de ta prière, une prière acceptée, aux récompenses multipliées et absolvant les péchés.
La meilleure clef qui t’ouvre la porte de l’explication de la Soûrate al-Fātiha, c’est le Hadîth d’Abou Hourayra se trouvant dans le Sahîh de Mouslim, qui dit :
« J’ai entendu le messager d’Allah salla llahou ‘alayhi wa sallam dire : « Allah dit : J’ai divisé la prière entre Moi et Mon serviteur en deux moitiés, et à Mon serviteur ce qu’il aura demandé : Lorsqu’il dit « La louange est à Allah, le Seigneur des mondes » Allah dit « Mon serviteur M’a loué. » Lorsqu’il dit « Le très miséricordieux, Celui qui fait miséricorde » Allah dit « Mon serviteur M’a honoré. » Lorsqu’il dit « Le Roi du jour du jugement » Allah dit « Mon serviteur m’a glorifié. Lorsqu’il dit « C’est Toi que nous adorons, et c’est à Toi que nous implorons l’aide. » Allah dit « C’est entre Moi et Mon serviteur, et mon serviteur aura ce qu’il demande. Et lorsqu’il dit « Guide nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblé de bienfaits, pas celui de ceux qui encourent Ta colère ni celui des égarés. » Allah dit « C’est à Mon serviteur, et il aura ce qu’il a demandé… »
Que le serviteur médite sur cela et qu’il sache que cette sourate est en deux moitiés : une moitié pour Allah, du début de la sourate jusqu’à « C’est Toi que nous adorons… », et l’autre moitié pour le serviteur, qui est une invocation par laquelle il prie pour lui. Remarque que c’est Allah qui la lui a enseignée et qui lui a ordonné de l’invoquer par cette prière et de la répéter dans toutes ses inclinaisons, et que par Sa Grâce et Sa Générosité Il y a inclus l’exhaussement de cette prière, si elle est faite avec pureté si elle vient du cœur. Et là, tu verras ce qu’ont négligés la plupart des gens.
Je vais donc te rappeler certains sens de cette magnifique sourate, afin que tu puisses prier avec ton cœur, et que ton cœur connaisse le sens de ce que prononce ta langue. Car ce qui est prononcé avec la langue sans que le cœur ne s’y attache n’est pas compté comme une bonne action, Allah a dit : « Ils disent de leurs langues ce qu’il n’y a pas dans leurs cœurs. »
La signification de l’invocation: Soûrate al-Fātiha
Je commencerai par l’explication de l’Isti‘âdha, puis de la Basmala dans Soûrate al-Fātiha, de manière résumée et concise.
La signification de l’invocation « Je me réfugie auprès d’Allah contre Satan le lapidé » est : Je cherche refuge et protection auprès d’Allah contre le mal de cet ennemis, pour qu’il ne me fasse nul mal ni dans ma religion ni dans ma vie de tous les jours, pour qu’il ne m’écarte pas de mes obligations ni ne m’incite à commettre ce qu’il m’a été interdit, car cet ennemi est le plus acharné contre le serviteur lorsque ce dernier veut faire une bonne action comme la prière, réciter le Coran, ou autre.
C’est pourquoi tu ne peux rien faire pour l’écarter, si ce n’est demander la protection d’Allah, car Allah a dit : « Il vous voit, lui et ses suppôts, d’où vous ne les voyez pas. » Sourate 7 verset 27. Lorsque tu demandes à Allah de te protéger de lui, et que tu te réfugies auprès de Lui : ceci sera un facteur de la présence du cœur. Apprend donc le sens de cette invocation, et ne la récite pas de ta langue uniquement, comme le font la plupart des gens.
Quant à la Basmala, elle signifie : J’entreprends ce que je fais, comme récitation ou invocation ou autre, « au nom d’Allah » et non pas par ma seule force et mon seul pouvoir : mais je fais cela en demandant l’aide d’Allah et en me bénissant de Son Nom, qu’Il soit sanctifié. Et ceci est valable pour toute chose, il faut mentionner le nom d’Allah au début de toute entreprise tant religieuse que mondaine. Et lorsque ton âme sera consciente que tu entreprends la récitation du Coran en ayant imploré l’aide d’Allah, sans aucune force venant de toi : ceci sera le plus grand facteur de la présence de ton cœur, et cela écartera tout entrave au bien.
« Le très miséricordieux, Celui qui fait miséricorde » ce sont deux noms dérivés de la miséricorde, mais l’un a un sens plus large que l’autre, comme lorsque tu dis : « L’instruit » et « le savant érudit ». Ibn ‘Abbâs qu’Allah l’agrée a dit : « Ce sont deux noms qui sont du même sens, mais l’un est plus profond que l’autre, c’est-à-dire l’un contient plus de miséricorde que l’autre. »
al-Fātiha est composée de sept versets
Soûrate al-Fātiha est composée de sept versets : la moitié pour Allah et l’autre moitié pour le serviteur. Le début de cette sourate est : « La louange est à Allah, le Seigneur des mondes. » Sache que la louange signifie : le compliment fait par la langue envers une faveur faite par choix. Lorsque nous disons « la glorification de la langue » : c’est pour exclure les actes car les actes sont du domaine de la gratitude.
Lorsque nous disons « envers une faveur faite par choix » : c’est-à-dire la faveur qu’une personne fait volontairement. Par contre, la faveur pour laquelle elle n’a en rien contribué, comme la beauté ou autre, ce compliment porte alors le nom d’éloge, et non de louange.
La différence entre la louange et le remerciement: Soûrate al-Fātiha
La différence entre la louange et le remerciement est que : la louange englobe la facilitation et la glorification d’une personne en évoquant ses mérites, que cela soit à cause d’une bienfaisance envers celui qui loue ou non. Alors que le remerciement ne se fait qu’envers la gentillesse de celui qu’on remercie. De ce fait, la louange est plus large que le remerciement, car cela se fait tant envers les mérites que les bienfaisances. Allah est loué pour Ses Noms les plus beaux ainsi que pour ce qu’Il a créé à la fin et au commencement. C’est pourquoi Allah dit : « Louange à Allah qui ne s’est pas donné de fils » Sourate 17 verset 111 Et : « Louange à Allah qui créa les cieux et la terre » Sourate 6 verset 1 Et autres versets…
Quant au remerciement, il ne se fait qu’envers une faveur, c’est donc plus spécifique que la louange sous cet aspect, mais il peut être fait du cœur, de la langue ou de la main, ce pourquoi Allah a dit : « Ô famille de Dâoûd, œuvrez par gratitude ! » Sourate 34 verset 13
La louange, elle, ne se fait que du cœur et de la langue ; donc sous cet aspect, c’est le remerciement qui est plus large que la louange : le remerciement est plus vaste dans ses formes alors que la louange est plus vaste dans ses causes. La raison pour laquelle « La louange » fut définie par « la », c’est pour dire que toute forme de louange n’est que pour Allah et personne d’autre. Ce n’est pas difficile à concevoir pour ce qui concerne la création de l’homme, de l’audition et de la vue, du ciel et de la terre, ainsi que la subsistance ; il est évident que seul Allah peur être loué pour cela.
Mais pour ce qui des choses pour lesquelles on loue une créature, comme lorsqu’on fait l’éloge des pieux, des prophètes et des messagers, ou d’un bienfaiteur, surtout lorsque c’est envers toi qu’il est bon, alors tout cela revient à Allah dans le sens où c’est Lui qui a créé cette personne, et c’est Lui qui a accordé à cette personne ce bien qu’il t’a fait, qui a augmenté son amour envers lui, et d’autres grâces encore sans lesquels cette personne n’aurait jamais pu être louée pour ce qu’elle a fait.
De ce fait, la louange ne revient qu’à Allah uniquement.
« À Allah, Seigneur des mondes. »
Allah est le Nom de notre Seigneur, Le Très Haut et Sanctifié. Ce nom signifie : La divinité, Celui qu’on adore. Allah a dit : « Il est Allah dans les cieux et sur la terre » Sourate 6 verset 3 Cela veut dire « Il est Celui qui est adoré dans les cieux, et Celui qui est adoré sur terre. » :
« Il n’y a aucune créature dans les cieux et sur la terre qui ne se présentera pas devant Le Très Miséricordieux, en humble serviteur. » Sourate 19 verset 93
« Le Seigneur » cela signifie : Le Roi qui dirige toute chose. « …des mondes » C’est un nom désignant toute chose autre qu’Allah. Tout ce qui est autre qu’Allah : un ange, un prophète, un démon ou autres : tous sont sous la seigneurie d’Allah, dominés et dirigés par Lui, dépendant de Lui. Tous se tournent vers Lui seul, Il n’a aucun associé dans cela : Il n’a besoin de rien et toute chose à besoin de Lui. « Le Roi du jour du jugement. » Allah a donc mentionné dans la première sourate du Coran : Sa Divinité, Sa Seigneurie et Sa Royauté, comme Il le fit dans Sa dernière sourate : « Dis : Je cherche refuge auprès du Seigneur des hommes, le Roi des hommes, le Dieu des hommes. » Sourate 114, verset 1-3
Ce sont donc trois descriptions de notre Seigneur Très Haut et Sanctifié, qu’Il mentionna toutes ensemble au même endroit du début du Coran, puis Il les mentionna au même endroit dans le dernier passage que tu entends du Coran.
Il faudrait donc que celui qui est sincère avec son âme soit soucieux de ce passage et de s’efforcer de faire des recherches sur cela ; il doit savoir que Celui qui Sait toute chose et qui de toute chose Est Informé, ne les a pas réunis au début et à la fin du Coran, sinon parce que les serviteurs ont fortement besoin de les connaitre, et de connaitre la différence entre ces trois descriptions : chacune de ces descriptions à un sens propre différent de l’autre. C’est comme lorsque l’on dit : « Mouhammad est le messager d’Allah, le sceau des prophètes, le maître des fils d’Âdam… » Chacune de ces descriptions à un sens propre différent de l’autre.
Lorsque tu sais que “Allah” signifie : « La Divinité » et que la divinité signifie : Celui qu’on adore, et que donc tu n’invoques qu’Allah, tu ne fais d’offrande que pour Lui, tu ne fais de vœu que pour Lui, c’est que tu as compris qu’Il est Allah. Mais si tu invoques une créature, pieuse ou débauchée, ou que tu lui fais une offrande, ou un vœu, alors tu as prétendu que c’est elle, Allah. Celui qui sait qu’à un seul moment de sa vie, il mit Chamsân et Tâj comme étant Allah, il saura alors ce qu’on sut les fils d’Israël lorsqu’ils adorèrent le veau d’or : lorsqu’ils comprirent ce qu’ils ont fait, ils furent horrifiés, et dirent : « “Si notre Seigneur ne nous fait pas miséricorde et ne nous pardonne pas, nous serons très certainement du nombre des perdants”. » Sourate 7 verset 149
Par contre, le Seigneur signifie : Le Roi qui dirige. Allah le Sanctifié est certes le possesseur de toute chose et Celui qui les dirige, c’est vrai, mais les adorateurs d’idoles que combattait le messager d’Allah, ne contestaient pas cela, vu qu’Allah a dit dans plusieurs passages du Coran : « Dis: “Qui vous attribue de la nourriture du ciel et de la terre? Qui détient l’ouïe et la vue, et qui fait sortir le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant, et qui administre tout?”, Ils diront: “c’est Allah”. Dis alors: “Ne Le craignez-vous donc pas?” » Sourate 10 verset 31
Celui qui implore Allah de consoler ses peines et d’exaucer ses prières, puis implore la même chose à une créature, surtout si en plus de son invocation il s’asservit à cette créature en disant « untel est ton serviteur ! » ou « serviteur d’‘Alî » ou « serviteur du prophète » ou « serviteur de Zoubeyr » alors c’est qu’il lui a reconnu la seigneurie.
Et lorsqu’il invoque ‘Alî ou Zoubeyr de la même manière qu’il invoque Allah, c’est qu’il leur reconnait la divinité.
S’il les invoque pour qu’ils lui apportent le bien et écartent de lui le mal, en prétendant être « leur serviteur » c’est qu’il leur a reconnu la seigneurie, et donc il ne reconnait pas qu’Allah soit le seul Seigneur de tous les mondes, mais il a au contraire renié une partie de la Seigneurie d’Allah… Qu’Allah fasse donc miséricorde à celui qui est sincère avec son âme, et qui médite sur ces choses importantes, et qui recherche les paroles des savants, qui sont les gens du droit chemin : ont-ils interprétés cette sourate ainsi ou non ?
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